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LES SÉRAILS DE LONDRES

sance à cette jalousie, soupçon et ressentiment. Le lord S… avoit banni de sa maison M. Hackman qui venoit le voir très fréquemment, et ce, d’après les découvertes qu’il avoit faites par le ministère d’une certaine femme Italienne, qui, comme Janus, paroissoit à double face.

La signora G… avoit un grand penchant pour M. Hackman ; d’après les présents fréquents qu’elle recevoit de lui, elle se flattoit que leur inclination étoit mutuelle ; mais lorsqu’elle découvrit qu’il ne remarquoit pas les ouvertures indirectes qu’elle lui faisoit, et qu’il étoit question d’un traité de mariage entre M. Hackman et Miss Ray, alors elle s’abandonna à sa rage et à son ressentiment ; n’écoutant plus que sa colère et sa vengeance, elle révéla au lord S... la tendresse de ces deux amants. La suite de cette découverte fut une sévère remontrance à Miss Ray sur sa conduite, la perspective et la description véritable de ce qu’elle devoit s’attendre de rencontrer dans une union conjugale avec M. Hackman. La peinture étoit si alarmante, qu’elle résolut, s’il lui étoit possible, de vaincre les tendres sentiments qu’elle entretenoit pour cet homme infortuné. M. Hackman n’avoit pas reçu de ses nouvelles, et ne l’avoit pas vu depuis quelques jours. Le matin de la catastrophe terrible, il lui adressa, par la médiation de la signora G......, une lettre remplie des expres-