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LES SÉRAILS DE LONDRES

ainsi que sa confidente, déguisée ; elles se promenoient toutes les deux dans Greenwich-Parc et prenoient part aux divertissements innocents de la fête ; elles y rencontrèrent Mungo et un de ses amis qui passoient pour des officiers marins, et qui leur dit qu’ils revenoient d’un long voyage qui leur avoit été très avantageux, qu’ils apportoient avec eux beaucoup d’or et les témoignages les plus authentiques de la virilité la plus robuste. Miss S... désiroit pousser la folie aussi loin qu’elle le pourroit avec décence, et satisfaire sa curiosité et son inclination avec une personne du teint de Mungo : la suivante qui avoit aussi prit fantaisie pour le compagnon du prince qui étoit dans la fleur de son printemps, persuada sa maîtresse de se rendre à Greyhound, où elles trouveroient un repas froid, qui seroit bientôt après suivi d’un plus chaud, ce qui fut approuvé sur-le-champ de toute la compagnie, de sorte que les belles, satisfaites de l’assaisonnement du repas, pensèrent qu’un second et même un troisième service ne surchargeroient pas trop leurs estomacs. Les héros ne sachant pas qu’elles étoient leurs aimables associées, ouvrirent leurs bourses et leur offrirent une forte somme qu’elles refusèrent absolument ; mais quel fut leur étonnement, lorsqu’ayant demandé la carte, on leur dit que les dames avoient tout payé. Dès que ces deux jeunes