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LES SÉRAILS DE LONDRES

y est accueilli avec beaucoup d’applaudissements. L’habit de l’ordre de Saint-François est porté très religieusement, tant par les moines réguliers que par les autres visiteurs admis, des deux sexes : ils sont requis de jurer de ne point révéler le secret de l’ordre, qui cependant est plutôt un sujet de forme dont on peut fréquemment se dispenser. La cérémonie de réception se fait dans une chapelle destinée à cet effet, au son d’une cloche qui est accompagnée d’une musique solennelle et plaintive. Le candidat, à son entrée, fait la révérence ; après s’être avancé d’un pas lent vers une table placée à l’extrémité de la chapelle, il fait profession de ses principes, et demande d’être admis en dedans des barrières, le lieu fixé des douze membres juges revêtus de l’habit de l’ordre. Après que la cérémonie d’un candidat est faite, les autres font également leurs professions et exposent leur titre d’admission. Hors les moines juges ayant entendu attentivement les prétentions des compétiteurs, le supérieur procède à recueillir leurs voix, et le candidat qui paraît avoir une majorité en sa faveur est déclaré élu, et en conséquence on lui donne son titre d’admission dans la Société.

Malgré les règles de décence et de décorum qui sont observées dans cette Société, en opposition à ces femelles qui prennent le voile dans les séminaires étrangers, les dames, à leur admission, ne sont point forcées de faire aucun vœu de célibat ; il en est de même des moines ; ces dames se regardant en femmes légitimes des frères tout le temps qu’elles séjournent