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LES SÉRAILS DE LONDRES

ressemblant, par sa mise et son maintien, à la femme d’un honnête négociant, elle alla dans les différents bureaux des registres d’offices, aux alentours de la ville, demandant une jeune personne âgée de vingt ans, pleine de santé, dont le principal emploi seroit de servir une dame qui demeuroit chez elle au premier étage ; quelquefois elle jugeoit convenable de rendre sa locataire malade au point de garder le lit ; d’autrefois, elle la rendoit vaporeuse ; mais les gages étoient forts, et bien au-dessus du prix ordinaire ; afin d’amener son plan à exécution, elle prit des logements et même de petites maisons agréablement meublées dans les différents quartiers de la ville, de crainte que le caractère de son séminaire, si on fut venu prendre des renseignements dans le voisinage, n’eût donné de l’alarme, et n’eût empêché l’accomplissement de son dessein. Lorsque quelque fille honnête, d’une figure jolie et annonçant la santé, se présentoit à elle, elle la retenoit toujours pour la dame qui demeuroit au premier étage, qui étoit très mal et qu’elle ne pouvoit pas voir ; mais elle lui disoit qu’il falloit que la servante couchât auprès d’elle, parce que ses infirmités étoient si grandes, qu’il étoit important qu’elle eût, pendant toute la nuit, une personne pour la veiller.

Les préliminaires furent ainsi établis ; comme