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LES SÉRAILS DE LONDRES

elles-mêmes innocentes, est imprimée par la nature ou cachée par la coutume : si elle a son origine dans la coutume, quelque générale qu’elle soit, il sera peut-être difficile de remonter jusqu’à sa source ; si c’est dans l’instinct, il ne sera pas moins difficile de découvrir pour quel sujet elle fut surmontée par ce peuple dans les mœurs duquel on n’en trouve pas la moindre trace. (Voyage de Hawkesworth, vol. II, P. 128.)


Mme Hayes avoit certainement consulté ce passage avec une attention toute particulière, et elle conclua que la honte en pareilles occasions « étoit seulement cachée par la coutume ». Ayant donc assez de philosophie naturelle pour surmonter tous les préjugés, elle résolut non seulement d’apprendre à ses nonnes toutes les cérémonies de Vénus telles qu’elles sont observées à Otaïti, mais aussi de les augmenter de l’invention, imagination et caprice de l’Arétin. C’étoit donc à cet effet, que dans les répétitions qu’elle avoit fait faire à ses nouvelles actrices, elle avoit enseigné à chacune d’elles les gestes et postures dans lesquelles elles étoient déjà très expérimentées.

Il se trouva à cette fête lubrique vingt-trois visiteurs, de la première noblesse, des baronets et cinq personnages de la Chambre des Communes.

L’horloge n’eut pas plutôt sonné sept heures, que la fête commença. Mme Hayes avoit engagé douze jeunes gens les mieux taillés dans la forme