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LES SÉRAILS DE LONDRES

athlétique qu’elle avoit pu se procurer : quelques-uns d’eux servoient de modèle dans l’Académie royale, et les autres avoient les mêmes qualités requises pour le divertissement. On avoit étendu sur le carreau un beau et large tapis, et on avoit orné la scène des meubles nécessaires pour les différentes attitudes dans lesquelles les acteurs et actrices dévoués à Vénus devoient paroître, conformément au système de l’Arétin. Après que les hommes eurent présentés à chacune de leur maîtresse un clou au moins de douze pouces de longueur, en imitation des présents reçus, en pareilles occasions par les dames d’Otaïti qui donnoient à un long clou la préférence à toute autre chose, ils commencèrent leurs dévotions, et passèrent avec la plus grande dextérité par toutes les différentes évolutions des rites, relativement au mot d’ordre de santa Charlotta, en conservant le temps le plus régulier au contentement universel des spectateurs lascifs, dont l’imagination de quelques-uns d’eux fut si tellement transportée, qu’ils ne purent attendre la fin de la scène pour exécuter à leur tour leur partie dans cette fête Cyprienne, qui dura près de deux heures, et obtint les plus vifs applaudissements de l’assemblée. Mme Hayes avoit si bien dirigée sa troupe, qu’il n’y eut pas une manœuvre qui ne fut exécutée avec la plus grande exactitude et la plus grande habilité.