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LES SÉRAILS DE LONDRES

devoit alors passer ; sans métaphore, en une semaine tout l’argent, les bijoux, la vaisselle furent transportés sur la table du hasard, et S...n ne fut plus maître d’un shelling : l’ameublement de la malheureuse Nelly prit bientôt la même route ; sa garde-robe suivit, et pour compléter la catastrophe, S...n fut, peu de temps après, mis en prison, à la poursuite de son traiteur qui avoit obtenu contre lui une sentence du Tribunal de Justice.

Malgré les infortunes de S...n, Nelly avoit toujours du penchant pour lui, comme s’il eût été fortuné ; elle ne l’abandonna pas dans sa détresse ; et, quoiqu’elle se trouva dans la situation la plus affligeante au point de rechercher la compagnie du premier venu pour vivre, néanmoins elle partagea avec lui les dépouilles de ses charmes, et le soutint pendant quelques mois dans sa prison, non pas splendidement, mais du moins d’une manière décente. À la fin, hélas ! ses différentes amours attestèrent en elle une maladie qui la força d’avoir recours aux grands remèdes.