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LES SÉRAILS DE LONDRES

qu’Angélique. M. Tweedledum bourdonnoit sans aucun motif et son épouse pensoit que ses notes se disputoient, et étoient hors de ton. Mme Br.dl.y découvrit bientôt que ce mariage d’enfantillage n’étoit en aucune manière consonnant à sa façon de penser ; ses idées étoient raffinées ; ses notions brillantes, et son caractère directement opposé au vulgaire. M. Tweedledum, au contraire, ne se trouvoit heureux que dans les tripots, s’associant avec les bas acteurs, et sur tout avec les petits artistes : comment pouvoit-on donc s’attendre qu’ils vécussent long-temps ensemble sur un pied amical ? la vérité est que Mme Br.dl.y avoit pris un dégoût si complet pour son cher époux, qu’elle n’attendoit qu’une occasion favorable pour jeter les filets du mariage. Il étoit cependant prudent, avant d’en venir à une pareille démarche, d’établir un plan pour son entretien futur ; elle avoit du goût pour le théâtre, et chantoit agréablement ; elle s’imagina que ses talents lui obtiendroient au moins des appointements suffisants pour la maintenir dans une aisance honnête ; elle s’adressa en conséquence à feu M. Foote qui, soit qu’il fut prévenu en sa faveur par l’agrément de sa personne, ou par ses capacités théâtrales, ce qui paroît le plus probable, l’engagea à des conditions avantageuses, et la fit premièrement débuter dans l’opéra du Gueux, par le rôle de