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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/199

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LES SÉRAILS DE LONDRES

en leur parlant des plaisirs agréables que l’on goûtoit dans les caresses d’un beau jeune homme, et en leur donnant à entendre que c’étoit folie et préjugé de croire qu’il y avoit du crime à céder à leurs passions sensuelles. Dans cette vue, elle leur mit entre les mains tous les livres qu’elle jugea convenable à éveiller leur inclination lascive, et à leur faire naître les idées les plus impudiques. Les Mémoires d’une fille de joie, et autres productions du même genre leur furent secrètement communiqués ; elles les lisoient avec avidité. Quand elle vit qu’elle avoit suffisamment animé leurs passions, et qu’elle avoit fait passer dans leurs sens le désir invincible de la flamme amoureuse ; un jour, sous le prétexte de prendre l’air, elle se rendit avec deux des plus belles filles de l’école, dans sa maison située dans Wardour-Street. Ces deux jeunes demoiselles, qui s’appeloient Miss W...ms et Miss J..nes, étoient âgées d’environ seize à dix-sept ans et appartenoient à de très bonnes familles.

Mme Nelson avoit antérieurement prévenu le lord B... et M. G... de se tenir prêt à recevoir ces aimables personnes. Elles ne furent pas plutôt entrées dans cette maison, qu’elles trouvèrent une collation servie ; il y avoit des fruits et des confitures en abondance. Mme Nelson informa les jeunes demoiselles qu’elles étoient chez une de