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LES SÉRAILS DE LONDRES

jalousie et la vengeance que son établissement lui attireroit nécessairement de la part de cette dame, de régler d’avance, et d’une manière amicable, leurs comptes respectifs, ce qu’elle exécuta promptement ; ayant donc reçu d’elle un écrit qui l’acquittoit entièrement envers elle, elle se trouva, par ce moyen, hors de sa tutelle.

Trois jours après le comte P...y vint rendre sa visite à Lucie, qui prit toutes les peines imaginables pour s’insinuer dans ses bonnes grâces. Comme le comte étoit plutôt animé par les liqueurs, ce qui lui arriveroit toujours en pareille occasion, que, livré à la lubricité, Lucie appela à son secours tous les arts méritoires, qui lui procurèrent, même dans son état énervé, de tels ravissements dont il n’avoit jamais auparavant connu les avantages, qu’il jura qu’elle étoit l’unique femme qui savoit parfaitement le satisfaire, et qu’il ne penseroit jamais à aucune autre personne si elle vouloit lui promettre de lui être fidèle. Rien ne pouvoit être plus favorable aux souhaits ardents de Lucie qui lui dit, qu’elle avoit depuis quelque temps en vue d’abandonner le genre de vie qu’elle menoit, et de fixer entièrement toutes ses affections sur un seul homme ; qu’il étoit le parfait objet de ses désirs et de son ambition ; qu’elle se proposoit donc de prendre à son compte une maison agréable, et de la meubler d’une manière convenable ; mais