Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/242

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

217
LES SÉRAILS DE LONDRES

Milady,

Vous n’ignorez point que la nature vous a été assez défavorable pour vous avoir refusé les moyens de propager votre semblable. Par conséquent. Madame, ce seroit en vain pour moi de me tantaliser, et il en seroit de même à votre égard, pour avoir ce que vous ne pouvez m’accorder ni ce que je ne puis obtenir ; cependant je ferai toujours pour vous les souhaits les plus heureux ; et, en reconnoissance de l’honneur que j’ai reçu de votre main, je me considérerai à jamais,

Votre très obligé ami et mari,
Del...ne.

Le lecteur doutera probablement si cette accusation étoit mal fondée, ou si le défaut dont il se plaignoit ne pouvoit pas venir de son côté. Tout ce que nous pouvons hasarder de décider en cette occasion, est que Madame Kn...ght n’eut jamais d’enfants de son premier mari, quoiqu’il soit généralement reconnu que son époux en a eu plusieurs avec d’autres femmes. Nous laisserons au lecteur porter lui-même son jugement sur cette affaire, afin de poursuivre cette historiette.

Miss H...lland, à qui le lord Del...ne n’avoit point confié son dessein, n’eut pas plutôt lu la proclamation de son mariage dans les papiers publics, qu’elle fût affligée au suprême degré de voir que toutes ses espérances de devenir lady Del...ne étoient entièrement évanouies ; elle quitta sa