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LES SÉRAILS DE LONDRES

rougir. « Ne vous mettez pas en peine pour moi, s’écria Madame R..ds.n, j’en prendrai ma part. »

Miss H...d, dont nous avons déjà eu occasion de parler comme la dulcinée du lord Del..., et pour le portrait de laquelle nous renvoyons le lecteur à l’historiette, où il est question de cette liaison, fréquente souvent ce séminaire ; il est vrai que depuis les malheurs de ce gentilhomme, elle s’est vu contrainte d’adoucir ses regards pour se procurer une aisance agréable ; elle s’efforce de thésauriser pour l’avenir, d’autant qu’elle ne se dissimule point que ses charmes sont sur leur déclin, et qu’elle sait qu’une belle antique, au lieu d’être dans la passe de fixer un prix pour ses charmes, doit au contraire, si elle veut donner carrière à ses désirs amoureux, payer, à son tour, pour les satisfaire.

Ces dames, et plusieurs autres du même rang et de la même disposition, viennent souvent visiter cette maison. Madame R.ds.n prend ordinairement soin de rassembler chez elle des parties suivant qu’elle les juge satisfaisantes aux deux sexes, mais elle a été quelquefois fautive d’erreur dans son jugement (comme il est arrivé à l’infortuné Byng) et quoiqu’elle ait reçu mille compliments avantageux du côté mâle, et une multiplicité de réprimandes et d’abus de la part des dames, elle a toujours eu le bonheur de s’en retirer avec