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LES SÉRAILS DE LONDRES

de Madame A...r est souvent entendu) fit une apologie de la dame de la maison pour le trouble que la visite de Madame A...r avoit occasionné ; et il assura cette dame qu’elle devoit à Madame Matthew des réparations pour les dommages faits tant à sa tête qu’à ses habillements. Le sang du conseiller étant arrêté et son visage étant lavé, le parti belligérant retourna paisiblement dans la voiture qui l’avoit amené.

Ayant donc introduit le conseiller Bailey, nous présumons que le lecteur ne sera pas mécontent de connoître un caractère aussi extraordinaire. Ce gentilhomme est né en Irlande ; il vint à Londres il y a plus de quinze ans pour étudier en droit ; et, après le temps usité, il fut admis à la barre. On ne peut pas dire qu’il y fit une figure capitale, mais il fut principalement employé à Huks’s Hall et Old-Bailey : il avoit un petit patrimoine qui lui procura, pendant quelque temps, une aisance agréable ; mais il tomba dans la compagnie de certains filoux qui bientôt le dépouillèrent de sa petite fortune. Cette perte irréparable le précipita dans une suite de débauches qui détruisit sa constitution, et le réduisit dans un état si énervé, qu’il y a des temps où il est incapable de traverser les rues. En voici un exemple ; il y a quelque temps que passant d’un côté à un autre, il se trouva entraîné par la roue d’une