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LES SÉRAILS DE LONDRES

espérance de succéder un jour au trône de son grand-père. Cette considération, quoique chimérique, pouvoit peut-être influencer en quelque sorte sur le cœur de Kitty, et exciter son ambition à prendre son vol vers la dignité royale, d’autant qu’il souffriroit qu’elle porta son nom ; plusieurs personnes conjecturèrent de-là, qu’ils étoient réellement mariés : que ce fut ou non vrai, il est certain que Monsieur F...k, étoit le seul homme qui eut fait quelqu’impression sur son cœur, et qu’ils vécurent ensemble, pendant un temps considérable, dans la liaison la plus tendre et la plus amicale, jusqu’à ce qu’enfin Monsieur F...k ayant été nommé à un commandement dans l’armée, il fut obligé, ainsi que son régiment, de passer en Amérique, où, bientôt après, il se trouva engagé avec l’armée Américaine, et après avoir combattu avec courage et intrépidité, il tomba mort sur le champ de bataille, universellement regretté de tous ses amis et de ses connoissances ; mais personne ne le pleura plus que Kitty, qui, aussi-tôt qu’elle eut appris ces tristes nouvelles, prit l’habit de veuve ; mais il s’en falloit que son chagrin extérieur n’égala sa douleur intérieure.

On lui fit alors plusieurs offres de liaisons et d’établissements ; ses admirateurs n’avoient pas osé, jusqu’à ce moment, lui faire des propositions, parce qu’ils avoient considéré Monsieur F...k