Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/330

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

295
LES SÉRAILS DE LONDRES

alors le duc lui présenta comme un gage de sa parole d’honneur, un billet de banque de cent livres sterlings : ils passèrent ensuite dans la salle à manger où le duc avoit fait préparer un repas splendide ; après le souper, ils se retirèrent dans la chambre à coucher, où nous les laisserons, pendant quelques heures, se livrer à leur appétit amoureux, et goûter les douceurs d’un repos nécessaire après les jouissances les plus sensuelles.

Le lendemain matin, Kitty, en se levant, trouva sur la toilette le poème de Torpedo qui, vraisemblablement, y avoit été laissé la veille par quelque nonne curieuse ; elle le parcourut ; elle trouva un passage qui la fit tellement éclater de rire, que le duc, qui n’étoit pas encore levé, s’écria :

Quel diable vous possède, Kitty, pour rire avec tant d’extravagance ; c’est un passage assez plaisant qui doit frapper l’imagination de toute femme qui a passé une nuit entière avec un débauché à moitié usé. — Je n’ai point, milord, l’intention de vous en appliquer la remarque ; mais voyez et jugez-en par vous-même. — Eh bien ! s’écria le duc après avoir seulement lu ces lignes : (quoi qu’aucun art céleste ne put animer F.tzp..tr..ck, ni même faire naître en lui une flamme douteuse). — Où diable est la raillerie, dit-il, je ne puis pas la découvrir. — Ce qu’il y a de pire, répliqua Kitty, en souriant malignement, c’est que je suis encore à la découvrir. — Trêves à votre raillerie, Kitty, ma réputation pour la galanterie a été trop long-temps établie pour que l’on