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LES SÉRAILS DE LONDRES

d’une pareille découverte, confondit tellement la raison de Lucy, qu’elle perdit l’usage de tout sentiment. On la transporta, sans connaissance, dans la maison de son père. Lorsqu’elle revint à elle, elle trouva, sur une chaise qui étoit près de son lit, une lettre cachetée, dont voici la teneur :

« Ma chère, douce, innocente et trop injuriée fille,

« Quelle apologie puis-je faire pour les injures et les insultes répétées que vous avez reçues de moi ? Vous étiez, en effet, sur le bord de l’abîme, et peu s’en est fallu que votre père n’ait été le destructeur de sa fille. Combien je suis heureux de découvrir, par ces différentes circonstances, et d’après mes plus strictes recherches, que vous êtes toujours vertueuse !… Puissiez-vous toujours l’être est ma prière la plus fervente !

« Pour l’expiation de mes fautes, de mes erreurs, de mes crimes, et de mes vices, vous trouverez inclus des billets de banque pour la somme de six mille livres sterlings : disposez-en à votre gré. Épousez l’homme que votre cœur aura choisi ; qu’il puisse apprécier votre mérite et vos vertus ! Alors je doublerai cette somme pour votre dot. Vous voir parfaitement heureuse est tout mon espoir.

« Je suis, plus que les mots ne peuvent l’exprimer, etc. »