Page:Les Stances érotiques, morales et religieuses de Bhartrihari, 1875.djvu/52

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BHARTRIHARI.

96.

Celui qui maîtrise ses sens voit briller en lui l’union constante et indissoluble de l’intelligence et de l’âme suprême, qui découle d’une application assidue aux pratiques pieuses ; mais qu’a-t-il à faire des causeries avec les bien-aimées, du miel de leurs lèvres, de la lune de leur visage, des jeux d’amour accompagnés de soupirs et des plaisirs voluptueux dans lesquels on presse leurs seins arrondis ?

97.

Holà ! dieu de l’amour, pourquoi te fatiguer la main à faire retentir ton arc ? Holà ! holà ! kokila, pourquoi ces accents délicieux, mais inutiles ? Ô belle ! c’est assez de regards jetés du coin de l’œil remplis à la fois d’amour, de malice, de naïveté, de douceur et de vivacité. Mon cœur est plongé dans l’ambroisie du recueillement aux pieds de celui qui a la lune pour diadème (Çiva), que je couvre de mes baisers.

98.

Quand j’étais dans l’ignorance produite par l’obscurité où m’égarait l’amour, je ne voyais ici-bas que la femme. Maintenant