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LE RENONCEMENT.

21.

— « Ma maison est haute, mes fils jouissent de l’estime des grands, mes richesses sont incalculables, ma bien-aimée est ravissante et ma jeunesse dans sa fleur. » — Ainsi pense l’ignorant dans son aveuglement ; et, s’imaginant que tous ces avantages sont éternels, il s’enferme dans la prison de ce monde. Celui, au contraire, qui est assez heureux pour voir que tout ici-bas est éphémère se voue au renoncement et à la vie contemplative.

22.

Quel est le sage qui, voyant une malheureuse mère de famille n’ayant rien mangé depuis longtemps et dont les enfants affamés et hâves tiraillent à grands cris les haillons qui la couvrent, pourrait, pour apaiser la faim qui ronge ses propres entrailles, essayer de dire « donnez-moi » avec un bégaiement causé par la crainte de subir un refus qui lui clouerait ces paroles dans la gorge ?

23.

Ce pot difficile à remplir qu’on appelle le ventre se plaît à contrefaire : comme