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du beau vit que j’eus alors sous les yeux, quoique ce soit toujours avec un nouveau regret que je songe que je fis la sottise de n’en pas jouir : écoutez donc.

J’étais dans ma quinzième année, et un chirurgien qui visitait souvent ma mère avec laquelle il était on ne peut plus intimement lié, voulant me donner des preuves de l’intérêt qu’il me portait, par contre-coup me proposa un maître de dessin de ses amis qui s’offrait de me donner ses leçons gratuitement. J’acceptai avec empressement une proposition qui flattait mon inclination et le maître parut.

Dès la première visite il me donna des preuves non équivoques d’un goût décidé pour moi. Vous avez, me dit-il, une figure qui annonce les meilleures dispositions et je crois, que je pourrai bientôt vous rendre habile dans mon art, puisse-je y réussir de même dans celui d’aimer… Après ce très-petit préliminaire, voulant me dessiner ce qu’on appelle sur modèle il m’en