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Quenoche. — Vous avez qu’à voir ! c’est effrayant, cet orgueil !

Jean-Claude. — Eh ! moi, je trouve qu’il faisait bien puisqu’il était roi et qu’il était assez riche. Ça faisait gagner le pauvre monde.

Bonsens. — Mais, mon pauvre ami, voilà ce qui te trompe, Les rois ne sont jamais riches comme nous l’entendons. Ils n’ont rien à eux. Ils n’ont que l’argent qu’on leur donne et qu’on tire du peuple par des taxes prélevées directement sur les propriétés ou sur les marchandises par le moyen des douanes, des licences des étampes et de toutes sortes de manières.

François. — Comment, Comment ! allez-vous me dire, par exemple, que ce n’est pas la reine, par exemple, qui paie nos juges, par exemple, nos cours, les soldats, les vaisseaux, les généraux et les connétables ? C’est trop fort, père Bonsens.

Bonsens. — Tout cela, mon ami, c’est une manière de parler. Comment les rois seraient-ils assez riches pour payer tout cela ? Ils ne font rien, ce sont simplement des signeux. Que fait notre gouverneur à qui la province paie trente mille piastres par année. Crois-tu qu’il est riche ? non, c’est