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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/18

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lés sur les consoles et les vases de porcelaine du boudoir de sa mère. Adorable Manon, élixir de mon cœur, Reine de mes pensées, Souveraine de mes affections, cher joujou de mon ame, incomparable Dulcinée, prototype des pucelles de mon pays, j’irais, nouveau Dom Quichotte, courir les champs comme Oreste et Roland, pourfendre les lions, abattre des moulins et faire avouer à tous les chevaliers possibles, passés, présens et à venir, que tu vaux mieux dans ton petit doigt, que tout ce troupeau des Tribades insolentes et lubriques, dont les excès, la paillardise, la soif crapuleuse de l’or et des molecules organiques, infectent et épuisent les bourses de la Capitale, sous les noms avilis de Chouchou, de Raucour, de Dugazon, de Contat, de Renard, de Viriville, &c. &c. &c.

C’est à toi que je dédie cet enfant de mes loisirs. Tu es ma Laure, si je suis Pétrarque ; mon Angélique, si je suis Roland ; ma Corinne, si je suis Ovide ; mon Éléorore, si je suis Parny ; mon Eliza,