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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/60

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Les veillées

gards dont nos colombes ne connoissent pas le prix, tu vas leur donner l’envie de profiter du peu de lumières que leur donne ton indiscret sermon. Il y a donc du mal puisque tu le défends ? Pourquoi y a t-il du mal ? Parce qu’il y a du plaisir, et que ce plaisir est un crime : eh bien, c’est assez que ce soit un plaisir défendu, pour qu’il leur paroisse plus piquant, elles prendront le plaisir et laisseront le crime, qui est ton ouvrage. Eh ! de quel droit prétends-tu usurper un empire despotique sur les appas secrets de nos Graces, toi qui as soixante quinze ans, ne rougis pas d’employer ces cylindres consolateurs dans lesquels un tube artistement placé contient une liqueur chaude qu’à l’aide d’un piston, tu lances en grimaçant de plaisir dans les parois décrépits et décolorés de ta conque papillotée ? Si tu n’as pas à ton âge de pouvoir sur tes sens, pourras-tu en exiger de ces timides mais brulantes enfans ? et quand tu appeles niche du Démon et du Serpent qui les piquera bientôt, cette jolie coquille qu’un duvet des plus légers commence à velouter, ne leur laisses-tu pas à entendre