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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/64

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Les veillées

supplée… — Petite coquine, tu sais bien qu’il vaut mieux. Alors chaque baiser d’être rendu avec usure aussitôt que donné, et leurs ames pompées par ces douces effusions, de voler sur leurs bouches entr’ouvertes. Elles soupirent pourtant, en appercevant un vuide dans leurs plaisirs, et semblable au tonneau des Danaïdes, leur cœur plein de désirs leur échappe sans cesse et ne peut se remplir ; leur imagination est à bout. Vénus qui dans ce moment traversait les airs sur son char traîné par des Cygnes et des Tourtereaux, rit de bon cœur à la vue de l’embarras de nos ignorantes prosélytes. Elle ordonne à l’Amour de faire un tour de son métier, d’enfanter un prodige pour les éclairer. Cupidon promet tout ; le cortège disparaît ; et les Grâces, les Jeux, les Ris et les transports amoureux épuisent en passant, sur nos élèves, la coupe de l’ivresse et des désirs fougueux. Bon voyage, Madame Vénus. Or ça, je m’intéresse à ces enfans, ne les oubliez pas ; et toi, petit fripon, dépêches-toi ; c’est à toi de guérir les maux que tu fais.

Dormez, pieuses Mégères, vieilles bégueu-