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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/95

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du Couvent.

nuez. — C’est un isthme, une péninsule, un arc-boutant, un pont situé sur le ruisseau de Cythère ; enfin, tout ce qu’il vous plaira. Priape aime à se désaltérer dans ce ruisseau, il aime à s’y plonger et n’en sort jamais que la larme à l’œil, tant il a de regret d’en sortir, regret qu’il témoigne, en ayant la tête baissée et mourante, quand il s’y est noyé deux fois ; et ce que je nomme ici Priape, Mesdemoiselles, est la partie la plus belle de notre individu, faite pour entrer dans le vôtre, par les loix de l’attraction et de la sympathie, comme vous le verrez par la suite.

Indépendamment de ces trésors extérieurs, le créateur a donné aux femmes une ame sensible et tendre, un penchant fougueux pour l’amour, une plus grande irritabilité dans le genre nerveux, une vigueur proportionnée à cette brûlante sensibilité, une jouissance plus complette et quinze fois plus grande que la nôtre, de sorte que la nature, aussi juste que généreuse à votre égard, a proportionné vos plaisirs et vos transports aux inconvéniens, aux peines, aux dangers et à l’embarras d’une