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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

nous indique quel fut l’archevêque qui la provoqua ; ce fut le successeur immédiat de Mgr de Villeroy, Charles-François de Châteauneuf de Rochebonne, qui prit possession du siège de Lyon par procureur, le 15 janvier 1732, et fit son entrée solennelle dans la ville au mois d’août.

Après cet orage, la tranquillité rentra dans le monastère, et, vers le milieu du dix-huitième siècle nous voyons nos religieuses céder aux tentations de profiter de leurs terrains vides pour augmenter leurs revenus. Leur propriété s’étend jusque sur le quai Saint-Vincent, elles y construisent des maisons. À l’extrémité de leur propriété, elles sont séparées de celle des Pères Chartreux par un mur mitoyen. Le 22 mars 1743, elles demandent à leurs voisins l’autorisation, pour les constructions nouvelles, de s’appuyer sur ce mur.

Ce couvent ne fut pas pauvre, nous aurons l’occasion de le constater encore. Le 11 septembre 1747, elles s’acquittent envers MM. les chamarrier, chanoines et chapitre de Saint-Paul, par une transaction portant quittance de vingt-quatre mille francs pour indemnité et milods. Ladite transaction porte quittance du droit d’insinuation et de l’indemnité due au seigneur direct.

Il est vrai que, dans un registre de délibérations, nous trouvons plusieurs autorisations, données à la sœur cellerière, d’emprunter diverses sommes. Mais l’emprunt n’est pas toujours la preuve de la pauvreté. L’inventaire de 1791, réclamé aux religieuses de Saint-Benoît, suffira pour nous convaincre. Les recettes de l’année 1790 s’élèvent à 16.302 livres 10 sous ; les demoiselles pensionnaires y sont comptées pour 8.558 livres 16 sous ; les dépenses de la même année s’élèvent à 11.298 livres, sans compter les dépenses courantes.

Mais, dans ce registre, nous trouvons une délibération fort importante, et qui indique un certain malaise ; elle est datée du 20 juin 1787. La prieure est absente ; ce devait être une raison de santé qui la retenait loin de son couvent, car nous trouverons, deux ou trois ans plus tard, un certificat de médecin justifiant son absence, quand les officiers de la municipalité se présenteront à Saint-Benoît.