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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

le n°11 sur la rue Saint-Jean et le n 2 sur la place du Gouvernement. Il fut inhumé dans l’église des Carmélites, où les Villeroy avaient une chapelle et leur tombeau.

En 1647, les Carmélites, voulant agrandir leur jardin du côté des Chartreux, achetèrent la propriété Vymar qu’elles incorporèrent à leur enclos : cette propriété était grevée de droits seigneuriaux relevant de la chamarerie de Saint-Paul ; les religieuses en obtinrent la remise moyennant une rente annuelle.

En 1662, les Carmélites cédèrent aux Pères Chartreux, pour le prix de cinq cents livres, une parcelle de terre qui se trouvait en dehors de la nouvelle clôture que ces dames faisaient établir, et en partie enclavée dans la possession des Pères. On éleva une muraille entre les Carmélites et les Chartreux, et ceux-ci y participèrent pour une somme de cinq cents livres.

Après la mort de Charles de Neuville, son fils aîné, Nicolas de Neuville, lui succéda dans la charge de gouverneur. En même temps son frère, Camille de Neuville, était archevêque de Lyon ; ils continuèrent tous deux, en faveur de la fondation de leur mère, leur efficace protection. Leurs libéralités agrandirent et embellirent le monastère et l’église des Carmélites, qui devinrent des plus beaux de la ville.

Clapasson nous a laissé la description de l’église : Le portail, dit-il, était d’une composition singulière. La partie inférieure n’avait pour ornement que deux niches qui accompagnaient la porte ; au-dessus, un entablement d’ordre dorique avec fronton, sur lequel on voyait les armes des Villeroy, fondateurs et bienfaiteurs du couvent. La partie supérieure était formée par des pilastres d’ordre ionique, avec fronton circulaire et croix au sommet ; au-dessous du grand vitrail, on avait placé un groupe de sculptures qui représentait le Sauveur mort dans les bras de sa mère. C’était un bon ouvrage de Bidaut.

À l’intérieur régnait l’ordre corinthien, et le grand autel, dessiné par Blanchet, était de même style. Il faut signaler une ornementation étrange : le maître autel était précédé d’un avant-corps, formé