Aller au contenu

Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/242

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
225
LES CARMÉLITES

placable cardinal de Richelieu fut envoyé à Paris, pour être déposé dans le caveau de son père, à Saint-André-des-Arts. Le corps resta quelque temps en dépôt chez les Carmélites.

Nous avons déjà vu que les religieuses Carmélites avaient fait un vœu à l’époque de la peste, 1628 et 1629. Le vœu fut renouvelé en 1720, alors que ce fléau sévissait sur Marseille et sur le Midi, avec cette variante cependant que ce vœu fut fait au Sacré-Cœur. La communauté actuelle le renouvela en 1832, quand le choléra fit son apparition à Paris.

Vers 1761, les bâtiments du monastère exigèrent de grosses réparations. On fut obligé d’emprunter une forte somme pour le paiement de ces travaux ; la gêne entra dans le couvent ; en 1778, c’était la misère ; en 1782, c’était la détresse. À cette dernière date, la sœur Marie-Joséphine de Saint-André, Yon de Jonage, fut élue dépositaire ; elle trouva la caisse sans argent et quarante mille livres de dettes. Mais son administration fut si prudente, elle sut si bien intéresser d’autres personnes à la détresse de la communauté qu’elle arriva à liquider presque toutes les dettes. Madame de Monteynard, abbesse de Saint-Pierre, mérita à juste titre, dans ces difficiles circonstances, celui de bienfaitrice des Carmélites.

Mais voici la Révolution ; le 3 novembre 1789, un premier décret suspend l’émission des vœux monastiques ; le lendemain, un second décret met tous les biens ecclésiastiques à la disposition de la Nation. Le 11 mai 1790, Palerne de Savy, maire de Lyon, fait la visite du couvent des Carmélites, dans les mêmes conditions que celles signalées plus haut, au prieuré de Saint-Benoît. La prieure, Mère Marie-Claire du Saint-Sacrement de Vaulx, lui remit la liste des religieuses, elles sont trente professes et quatre converses. Elles sont appelées, une à une, à faire leur déclaration ; toutes déclarent ne vouloir pas sortir. Un mois plus tard, on procède à l’inventaire, qui ne fait que constater légalement l’admirable pauvreté des filles du Cloître. Le 8 janvier 1791, on fait procéder à l’élection d’une nouvelle supérieure et d’une nouvelle économe, qui doivent exercer leurs fonctions pendant deux années. Après le 19 juin 1791, l’église des Car-