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Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/304

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LES CHARTREUX

chard, bourgeois de Lyon ; ses armes étaient sur la cheminée de la chambre.

Enfin, la cellule Z, bâtie en 1624, avait pour bienfaiteur un membre de cette famille, presque inconnue alors, et aujourd’hui assise sur le trône impérial d’Allemagne. Ce bienfaiteur s’appelait Charles de Hohenzollern, il était beau-frère de dom Guillaume d’Ottembourg, profès de la Chartreuse et coadjuteur de celle de Lyon. Les armes de ce seigneur allemand et celles de son épouse se voyaient sur la porte de la cellule, en un bas-relief de terre cuite, attribué aussi à J. Sarrazin.

Du grand cloître, en s’engageant dans le passage de l’église, on trouve à gauche, après avoir monté quelques degrés, le petit cloître. Dans toutes les Chartreuses, il y a le grand et le petit cloître ; le grand, où sont toutes les cellules ; le petit, situé près de l’église, destiné aux Récordations et au Colloque ; les Récordations sont des répétitions prises d’avance des leçons que l’on doit dire à Matines ; un côté du petit cloître avait des bancs, c’était un endroit réservé aux religieux et où ils pouvaient s’entretenir, c’était le Colloque ; je crois que ce dernier usage a été réformé.

Le petit cloître de la Chartreuse de Lyon fut commencé en 1620 et terminé l’année suivante, dom Léon Tixier étant prieur. Au côté du vent, François Perrier et Horace Leblanc avaient représenté à la fresque la vie de S. Bruno ; en 1625, on leur donna quittance finale de leurs œuvres diverses. Il ne nous reste rien de ce travail des deux artistes, et c’est dommage, car on aurait ainsi pu faire une étude comparative, qui n’aurait pas manqué d’intérêt, entre le cloître de Lyon et celui de la Chartreuse de Paris, peint par Lesueur. C’est dans ce dernier que se trouvait représentée une légende qui a fait son chemin, mais qui manque d’authenticité, celle du chanoine de l’église de Reims, dont on fait les funérailles dans la cathédrale de cette ville. À trois reprises différentes, et au milieu de l’office divin, le défunt se lève de son cercueil et d’une voix terrifiante s’écrie : « Je suis appelé au tribunal de Dieu. — Je suis jugé au tribunal de Dieu. — Je suis condamné au tribunal de Dieu. »