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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

réservées pour ces déplorables moments. Une note des anciens Chartreux consigne ces désastres, et par là on pourra juger de ce que l’on eut à souffrir dans toute la France : le grand hiver de 1709 a fait perdre plus de cent cinquante ânées de vin de Loyse de 1708 gelé dans les celliers. Toutes les récoltes en blé et en vin de Loyse et de Poletins, comme aussi celles du clos de Lyon, ont été perdues. En 1713, la grêle emporta la moitié de la récolte des blés de Poletins et toute celle du vin de Loyse. En 1714, une maladie contagieuse, à Poletins et à Loyse, fait périr quarante-deux bœufs de labour et soixante-dix taureaux, vaches ou génisses. Aussi voyons-nous bien souvent les Pères réclamer ou une diminution de taxe ou certaines franchises, ce qui leur était presque toujours accordé.

Après ces mauvaises années, il semble que sont venus des jours meilleurs ; le nombre des religieux est plus considérable et l’on fait de grands travaux ; c’est l’époque où s’achèvent l’église, le dôme et la grande maison. Mais, quand les Pères croiront pouvoir jouir de la paix, viendront les mauvais jours qui les chasseront de leur solitude si laborieusement conquise.


VII
la chartreuse de lyon et la révolution

Les cahiers remis aux trois ordres des états généraux de 1789 demandaient la suppression des ordres mendiants ; on sait qu’on ne tarda pas à aller plus loin et à demander davantage. Mais on n’alla pas du premier coup aux extrêmes. Tout d’abord Jean-François Piallat, procureur de la Chartreuse de Lyon, dut se présenter devant l’autorité municipale pour y faire la déclaration sincère des biens mobiliers et immobiliers possédés par la communauté. Il résulte de cette déclaration que les Chartreux de Lyon possédaient :

1° Une église neuve et plusieurs chapelles ;

2° Un grand cloître où étaient les cellules des religieux, ainsi que plusieurs autres bâtiments contigus, servant au logement des Pères officiers, des frères et des domestiques ;