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Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/373

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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

nence perpétuelle, mais le monument ne porte aucun signe de christianisme, pas même une croix, ce qui, dans cette circonstance, serait bien étrange. J. Spon n’a pas pensé que ce fût un tombeau, parce qu’il n’y avait aucune inscription, et jadis on en était prodigue, mais il a cru que c’était un autel païen dédié à quelque divinité qu’on adorait à l’entrée de la ville. Enfin on a découvert, dans le voisinage de ce monument, une inscription ainsi conçue : D. M. et memoriæ ætenæ Oliæ Tributæ, feminæ sanctissimæ Arvescius Amandus frater sorori carissimæ sibique amantissimæ P. C. (ponendum curavit) et sub asciâ dedicavit. L’avocat Brossette et le P. Colonia prétendirent alors que l’inscription se rapportait au tombeau et que le tombeau était celui d’un frère et d’une sœur nommés Amandus, et Amanda, d’où les deux Amands, et par corruption les Deux Amants. N’y a-t-il pas à cette conclusion plusieurs difficultés ? Rien ne prouve que l’inscription trouvée ait été celle du tombeau. Dans le cas même où elle se rapporterait sûrement à ce monument, la sœur s’appelant Olia Tributa ne s’appelait pas Amanda, il n’y a donc qu’un Amand et non pas deux. À mon humble avis, si l’inscription a réellement appartenu au monument qui nous occupe, ce qui maintenant ne sera jamais prouvé, le tombeau aura pu être ainsi appelé par le peuple simplement à cause de la présence des deux mots Amandus et amantissimæ, dans la même inscription. Qu’on me pardonne la longueur de cette parenthèse, et revenons à nos couvents.

Ce fut une pensée pieuse qui fut la cause de la création du troisième monastère de Sainte-Élisabeth. Une mission, prêchée à Verjon par les missionnaires de Saint-Joseph de Lyon, avait eu les plus consolants résultats. Le marquis de Coligny se sentit touché de la grâce d’en haut et résolut de consacrer une partie de ses biens à Jésus-Christ. Or, au mois d’août 1659, ce seigneur passait à Roanne, où se trouvait une communauté de religieuses de Sainte-Élisabeth, fille de celle de Bellecour. La supérieure de ce monastère lui fit connaître et les charges du couvent et l’insuffisance des revenus, et le marquis, saisissant cette occasion favorable de faire du bien