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LES FEUILLANTS

nous avons vu, quand nous avons parlé des Carmélites, ce qu’étaient devenus les restes de de Thou, le martyr de l’amitié.

À la date du 8 juillet 1669, il est fait mention d’un contrat de fondation « d’une messe basse tous les jours, à perpétuité, pour M. de Cinq-Mars, dont le duc de Mazarin est obligé de payer trois cents livres de rente annuelle ou de donner six mille livres ». Enfin, pour terminer ce sujet, vers les premiers mois de 1835, plusieurs magistrats de la cour royale de Lyon, à propos d’un procès porté devant cette cour, furent amenés à visiter les caves de la maison bâtie sur l’emplacement où était le monastère des Feuillants, et découvrirent un caveau dans lequel gisaient douze squelettes. On en remarqua deux qui avaient la tête séparée du tronc, l’un était celui de Cinq-Mars, l’autre très probablement celui d’un sieur Campistran, engagé dans le parti de Monsieur, et décapité à Lyon, en 1632.

Nous avons vu, en parlant des Cordeliers, que les négociants de la ville avaient un autel en l’église de Saint-Bonaventure. Mais d’une part, l’affluence des confréries en cette église, et d’autre part la faveur dont jouissaient les Feuillants auprès de l’autorité municipale engagèrent la confrérie des Négociants de Lyon, placée sous le patronage de saint Hommebon, à choisir l’église de ces religieux comme lieu de leurs réunions. En 1668, l’archevêque de Lyon, Camille de Neuville, donna l’autorisation. En voici l’acte :

« Camille, Archevêque et Comte de Lion, Primat de France, Commandeur des ordres du Roy et son lieutenant général ez païs de Lyonnais, Foretz et Beaujollais.

« A tous ceux qui ces présentes verront en Notre-Seigneur. Sur la très humble prière qui nous a été faicte par le prieur du couvent des Religieux Feuillants de cette ville de vouloir establir une Confrairie pour les marchands en leur église à l’honneur et sous le titre de Saint Hommebon, à l’exemple de plusieurs semblables establissements faits en diverses villes de la Chrestienté, et surtout en plusieurs lieux célèbres par le commerce, nous, archevêque et comte de lion susdit, pour contribuer de nostre