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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

ne sais s’il a été longtemps celui de l’ordre. Aujourd’hui les armes né sont pas toujours très uniformes, mais au fond elles sont ainsi : chape d’argent et de sable à un lis tige et une palme d’or passée en sautoir brochant sur le tout, et une étoile d’or en relief ; l’argent chargé d’un livre sur lequel est un chien posant la patte sur un monde et tenant à sa gueule un flambeau allumé ; l’écu timbré d’une couronne ducale, ayant pour cimier une tiare, une mitre, un chapeau de cardinal, une crosse et une croix patriarchale.

Cet ordre célèbre, qui rendit de grands services à l’Église, fut proscrit, comme tous les autres, par la grande Révolution. Un homme de génie le restaura en France, en 1840, en parlant aux générations de son temps le langage qui leur convenait. « Mon habit, disait-il, est une liberté. » On semble aujourd’hui ne plus comprendre ce langage noble et fier, et Lacordaire, comme autrefois, pourrait s’écrier : ce Nous vivons dans un temps où un homme, qui veut devenir pauvre et le serviteur de tous, a plus de peine à accomplir sa volonté qu’à se bâtir une fortune et à se faire un nom. »

Les Frères Prêcheurs, comme nous l’avons indiqué, vinrent, du vivant même de saint Dominique, se fixer à Lyon en 1218. Ils s’établirent d’abord à la montée du Gourguillon, près la chapelle de Sainte-Madeleine, une recluserie que nous retrouverons encore. Mais ce premier local étant insuffisant, ils n’y restèrent pas longtemps, et allèrent s’installer à la Rigaudière, là où fut ensuite l’Arsenal. En 1236, ils changèrent une troisième fois de domicile ; l’abbé d’Ainay leur ayant donné des terrains derrière la maison des Templiers, ils y transportèrent leur habitation. Là se trouvait déjà la chapelle de Notre-Dame de Confort ou de Bon-Secours ; elle fut également donnée aux religieux, qui plus tard l’enchâssèrent dans la grande église qu’ils construisirent. Cette grande église fut bâtie en deux fois et se divisait visiblement en deux parties : la première, appelée la basse église, servait, à proprement parler, de vestibule à la seconde, qu’on appelait la grande église. Celle-ci fut commencée en 1243, et, en 1252, Mgr Falavelli, évêque de Sisteron, y disait la première messe. Sur les terrains considérables, voisins