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Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/443

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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

Le bruit de la sainteté de François de Paule et des miracles qu’il opérait se répandit au delà des monts et arriva jusqu’à la cour de France, où le roi Louis XI était dangereusement malade dans le château de Plessis-lès-Tours. Louis XI tenait fort à la vie et faisait multiplier les vœux et les neuvaines pour le rétablissement de sa santé. Il crut que l’homme de Dieu aurait plus de pouvoir ; il lui écrivit pour le faire venir ; François n’en fut pas touché. Louis XI fit faire des instances par le roi de Naples ; François ne voulut rien entendre. Alors le roi s’adressa au Pape, qui envoya deux brefs à saint François ; il n’en fallut pas moins pour le déterminer. Le voyage fut un vrai triomphe. À Naples, à Rome, il fut fêté comme un roi. Il s’embarqua à Ostie pour prendre la route de France. Il passa à Lyon, où nous avons relevé quelques traces de son passage, alla de Lyon à Roanne, où il s’embarqua sur la Loire, et de là arriva en Touraine.

Les archives de Lyon possèdent deux lettres originales de Louis XI, que nous croyons intéressant de reproduire :

À nos très-chiers et bien amez les conseilliers de nostre Ville de Lion,

« De par le Roy

« Très-chiers et bien amez,

« Nous envoyons nostre ami et féal conseillier et maistre d’ostel Rigault Doreille, à Lion, au devant de Guynot de Losière, aussi nostre maistre d’ostel, qui amène un homme de saincte vie avec lui, que nous avons envoyé quérir à Naples. Et avons donné charge au dit Doreille de faire faire ung chariot et litière pour amener ledit sainct homme mieulx à son aise. Et pour ce nous vous prions, sur tout le service que vous nous désirez faire, que vous receviez et festoïez icellui sainct homme le mieulx que vous pourrez, et faites faire lesdits chariot et litière et autres choses nécessaires pour l’amener. Et sur ce croyez ledit Doreille de ce qu’il vous en dira de par nous et vous nous ferez très-agréable plaisir.

« Donné au Plessis-du-Parc, le XXIIIe jour de février.

« Loys. »