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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

sement sèment nouveau, mais devant, eux aussi, donner leur autorisation après l’Archevêque et le Consulat, ils posèrent pour condition que la chapelle des Minimes deviendrait leur propriété, si les fortifications qu’on devait construire à Saint-Just renversaient un jour leur église. Il était alors question d’élever à Saint-Just une puissante citadelle. Le P. Simon Guichard accepta.

Après les ravages des protestants, les chanoines prirent prétexte de cette convention pour s’emparer de l’église des Minimes. Les religieux invoquaient cette même convention pour rentrer dans leur demeure, les chanoines de Saint-Just n’ayant le droit de propriété sur l’église des Minimes qu’autant que leur église collégiale aurait été démolie pour l’établissement des fortifications. Ce conflit dura plus de deux ans ; les Minimes réclamaient auprès de l’autorité civile, et l’autorité civile leur donnait raison, mais les chanoines différaient, temporisaient, obtenaient des délais, espérant toujours rester maîtres définitifs du local dont ils s’étaient emparés. L’affaire fut même portée au roi Charles IX, alors de passage à Lyon ; les Minimes eurent encore raison, et, malgré tout, ce ne fut qu’un an plus tard, à la Noël de 1565, que les Minimes rentrèrent en possession de leur ancienne demeure.

Rien n’y fut changé jusqu’en 1577, mais alors la modeste habitation acquise du sieur Corval devint trop étroite, et l’on se mit à construire sur un plan uniforme un nouveau couvent. On comprend sans peine que les religieux, vivant des aumônes publiques, ne pouvaient pas avoir toujours des ressources suffisantes ; aussi les travaux furent-ils suspendus et repris plusieurs fois. On en vint cependant à bout, et le couvent des Minimes fut un des plus considérables et des plus commodes de France. Il formait un vaste quadrilatère dont trois côtés étaient affectés au couvent proprement dit, et le quatrième était occupé par l’église. Cet ensemble ne fut terminé qu’en 1647. Les trois ailes contenaient les salles de chapitre, la bibliothèque, le réfectoire, le noviciat, et en particulier, dans celle qui s’élevait sur la place, les cellules des religieux et les chambres des hôtes. Ces trois bâtiments avaient des cloîtres, sous les