Aller au contenu

Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/473

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
456
LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

son royal époux présidait à l’expédition d’Italie, suffisait pour aiguillonner toutes les ardeurs. En 1496, le couvent était achevé.

L’église, « des plus allègres », était du genre gothique le plus pur, mais simple comme la plupart des églises des frères mineurs : elle n’avait qu’une nef latérale au levant et trois chapelles, celles de Notre-Dame des Anges, de saint François d’Assise et de saint Louis. Le cloître formait avec l’église un carré parfait, mais le couvent, élevé sur le cloître, se prolongeait de beaucoup vers le nord ; sa face principale, tournée au levant, regardait la colline du Greillon. Il y avait aussi de grands jardins et de beaux vergers, peuplés de bons arbres fruitiers, agrémentés de belles eaux ; le tout, entoure de murailles, occupait environ vingt-cinq bicherées lyonnaises.

En 1505, comme nous l’avons vu, les Grands Cordeliers de Lyon embrassèrent l’observance, et la famille franciscaine lyonnaise fut en liesse. Ce changement soumit les uns et les autres aux mêmes règles et aux mêmes supérieurs ; on put dès lors passer d’une communauté à l’autre, achever ici une profession commencée là, et passer des rangs modestes des simples religieux de l’un de ces couvents au gardiennat de l’autre. Néanmoins l’Observance avait aussi son noviciat.

Ce couvent fournit deux provinciaux, Didier Raban en 1524, et Claude Vallenot en 1628. Le chapitre de la province s’y tint plusieurs fois ; la communauté ne compta jamais que vingt à vingt-cinq religieux, et, je signale en passant ce détail, elle avait un petit domaine à Vourles, près Lyon.

Protégés par la faveur royale, les religieux de l’Observance eurent souvent la visite des grands de ce monde. Charles VIII, à son retour d’Italie, et Anne de Bretagne, qui venait de perdre le Dauphin, allèrent souvent se consoler auprès du bon P. Bourgeois. Louis XII revint visiter comme roi ce couvent à la fondation duquel il avait assisté comme duc d’Orléans. Quand Georges d’Amboise, archevêque de Rouen, mourut aux Célestins, son corps, après l’office funèbre, fut porté à l’Observance, en attendant qu’on l’emportât à Rouen, où l’attendait un superbe mausolée. François Ier,