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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

des bateliers de Vaise et de Serin, qui fêtaient leur patron, saint Nicolas, dans la chapelle du couvent de l’Observance.

Nombreux furent les Lyonnais de distinction qui reçurent la sépulture au couvent de l’Observance : ce sont les Grollier, aussi remarquables par l’antiquité de leur origine que par l’importance des emplois et des services ; c’est Pierre Scarron, qui fut prévôt des marchands et parent du célèbre auteur de l’Énéide travestie ; c’est Jacques Moyron, le digne héritier de la fortune et de la charité de Jean Cléberg, etc.

Enfin le moment arriva où la paix du cloître ne fut plus assurée, et la même loi qui frappa les Cordeliers de Saint-Bonaventure frappa du même coup les religieux de l’Observance. Aucun détail ne nous est resté de leur adhésion ou de leur refus de souscrire aux mesures proposées par l’Assemblée constituante. Quelques-uns, prévoyant les orages qui menaçaient la religion, avaient déjà quitté le couvent. À l’époque de la dispersion, il ne s’y trouvait que sept religieux, la plupart fort âgés. Ils quittèrent l’Observance : deux d’entre eux moururent à Lyon pendant le siège : seul le P. Jaillard traversa les années de la Terreur et assista à la renaissance de l’ordre public et au triomphe de la religion. Quand il quitta son couvent, il resta à Lyon, se cachant pour épier le bien à faire, traqué, poursuivi, échappant toujours aux recherches et manifestant de mille manières son héroïque charité. En 1793, il fit partie, en qualité de vicaire général, de l’administration secrète et fidèle de Mgr de Marbeuf ; plus tard, il s’attacha en qualité de prêtre habitué à l’église de Saint-Pierre, à Lyon, et mourut en 1816, à l’âge de 90 ans.

Que devint le couvent de l’Observance ? Tout d’abord il fut délaissé et les ruines se firent d’elles-mêmes. Pendant le siège de Lyon, il fut converti en ambulance ; en 1795, le couvent et l’enclos furent aliénés par la nation et vendus à des particuliers ; mais l’église, restée propriété nationale, servit de grenier à foin pour la cavalerie, puis de dépôt de salaison pour la marine. En 1810, le gouvernement impérial racheta le couvent et le clos, on en fit un