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Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/502

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PICPUS

Les Franciscains du Tiers Ordre ne furent pas épargnés. Ils eurent aussitôt recours au ciel : le 10 novembre 1628, ils faisaient solennellement à Dieu le vœu d’aller processionnellement à la chapelle de Saint-Roch[1], hors l’enceinte de Lyon, d’y offrir deux cierges d’une livre chacun, d’y célébrer les saints mystères, et, pendant un an, d’aller tous les jours, après leurs vêpres, dans la chapelle de la Sainte Vierge, qui est dans leur église, y chanter ses litanies, s’il plaît à Dieu faire cesser le fléau de la peste qui les afflige et guérir leurs confrères qui en sont frappés. Nous ignorons ce qu’il advint de ce vœu, nous savons seulement que la peste continua de sévir jusqu’en 1629.

Après cette épreuve, la vie religieuse reprit avec plus de vigueur au couvent du Tiers Ordre, et les religieux eurent la généreuse ambition de l’étendre au dehors. Ils achetèrent, dans la rue Bellecordière, une maison pour en faire un hospice. Cette acquisition fut la source de nombreuses difficultés.

La propriété de Bellecordière consistait en bâtiments et jardins. Elle fut achetée par un sieur Faure au nom des Pères Franciscains de la Guillotière ; le sieur Faure vint à mourir. Est-ce que toutes les précautions d’usage n’avaient pas été prises ? Est-ce que toutes les formalités n’avaient pas été remplies ? C’est possible, toujours est-il que les héritiers du sieur Faure réclamèrent dans la succession la propriété de Bellecordière. Ils obtinrent temporairement gain de cause, car, le 22 août 1637, les religieux furent obligés de déguerpir de la maison et jardin formant leur hospice de Lyon, mais non sans se réserver leur garantie et prétention contre la succession de feu sieur Claude Faure, leur vendeur. Les religieux furent réintégrés quelques années plus tard.

Dans l’acquisition de cette propriété, il y avait une portion de jardin qui avait appartenu aux Dominicains de Confort. Ceux-ci voulurent se faire reconnaître, pour le cens et servis, de six deniers

  1. La chapelle de Saint-Roch était sur la colline de Saint-Just et desservie par les Minimes. Les églises, le Consulat, plusieurs associations de la ville s’y rendaient en leur temps en procession.