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Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/54

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L’ABBAYE D’AINAY

fiquement embelli, devint une véritable maison de plaisance. Théodore du Terrail, oncle de Bayait, a été le dernier abbé régulier, et l’archevêque Camille de Neuville de Villeroy, le dernier abbé commendataire et le premier abbé séculier, en 1635. Cent ans plus tard, après extinction de son titre, l’abbaye d’Ainay fut réunie à l’archevêché de Lyon par acte pontifical.

Notre modeste cadre ne nous permet pas de nous attarder à parler d’antiquités, mais il nous est impossible de ne pas mentionner cette inscription qui fut longtemps indéchiffrable, et que le protestant Jacob Spon expliqua le premier en y découvrant un hommage à la sainte Eucharistie. La voici :

huc, huc flecte genu, veniam quicumque precaris ;
hic pax est ; hic vita, salus ; hic sanctificaris ;
hic vinum sanguis, hic panis fit car christi ;
hic expande manus, quisquis reus antè fuisti.

« Ici fléchis le genou, qui que tu sois qui demandes le pardon de tes fautes ; ici, c’est la paix, la vie, le salut, la sanctification ; ici, le vin devient le sang de Jésus-Christ, le pain devient sa chair ; ici, viens tendre les mains, qui que tu sois qui auparavant fus coupable. »

On se demanderait vraiment comment les calvinistes qui, en 1562-1563, ont été maîtres de Lyon pendant treize mois, ont pu laisser subsister un tel monument de nos croyances, si on ne l’expliquait tout naturellement par l’extrême difficulté de la lecture de l’inscription.