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LES URSULINES

de 1745, elles pensèrent à fonder un troisième couvent ; c’était trop peut-être. En 1673, des lettres patentes de Sa Majesté autorisent l’établissement, à la montée Saint-Barthélémy, de ce troisième couvent. L’emplacement sur lequel il s’élevait fait aujourd’hui partie de la propriété des frères qui tiennent le pensionnat connu sous le nom de Lazariste. L’église et le couvent étaient placés sous la protection de sainte Marguerite, près de l’ancienne recluserie de ce nom. La maison de la montée Saint-Barthélémy qui porte le n° 6, et qui fut élevée lors de l’abaissement et de l’élargissement de la voie publique, a été construite sur l’emplacement de la chapelle.

Ce troisième couvent eut-il quelque prospérité ? je ne sais ; ce que l’on peut affirmer, c’est que son existence ne fut pas de longue durée. À la suite de l’Assemblée du clergé de France, en 1682, on commença une enquête sur la situation des couvents, prélude de l’enquête faite en 1769, par la célèbre commission dont l’archevêque de Toulouse, Brienne, fut le rapporteur. Pour le couvent de Sainte-Marguerite, il y eut enquête et contre-enquête, qui aboutirent à décider la réunion au premier monastère du troisième monastère de la montée Saint-Barthélémy. Les motifs invoqués pour cette suppression ne paraissent pas être de grande valeur, et l’on aurait pu, ce semble, s’il n’y avait eu parti pris d’avance, faire facilement cesser les inconvénients signalés. On se plaint, en effet, que ce les religieuses, faute de ressources, n’ont pu rendre leur maison ni leur clôture dans un état régulier ; que leur cuisine, leur réfectoire, chœur et cellules, ne tirant leur jour que de la rue, ont toujours été exposés à la vue des voisins, qui ont toujours été en état de les observer dans tous leurs exercices, et même de les troubler par le bruit ou par une curiosité indécente et trop ordinaire aux séculiers ; mais ce qui aurait pu causer un plus grand désordre, c’est le défaut de clôture, n’étant séparées de leurs voisins que par des haies d’un côté, en sorte que la sortie et entrée leur aurait été facile ; d’ailleurs la situation de leurs cellules étant mal disposée pour les visites de la supérieure, il était impossible de faire observer exactement les règles de leur ordre et une juste discipline. »