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NOUVELLE ÉTUDE

liberté de Lui adresser, dans l’espoir d’obtenir de Son bibliothécaire quelques nouveaux éclaircissemens sur le manuscrit dont M. Hippeau avoit obtenu la gracieuse communication. Mais le Bibliothécaire de S. A. R. étoit le Prince lui-même, et j’ose espérer qu’Il me pardonnera, si, ne pouvant aussi bien dire, je rappelle ici les propres termes de Sa réponse.

« Monsieur, j’ai fait part à mon bibliothécaire de la lettre que vous m’avez adressée ; elle l’a jeté dans un certain embarras. Mon bibliothécaire a fait ses études comme tout le monde ; il a été ensuite soldat, administrateur ; sa carrière ayant été brusquement interrompue, la recherche, j’oserai presque dire l’étude des vieux livres, est devenue l’amusement et la consolation de son exil. Mais il n’a pas la moindre prétention à passer pour érudit, et surtout il n’est rien moins que paléographe. Cette réserve posée, voici ce qu’il peut, tant bien que mal, répondre à vos questions :

Le manuscrit qui fait l’objet de votre lettre a été exactement décrit. Seulement, l’éditeur du Beau descogneu se trompe, quand il m’attribue l’acquisition de ce volume. Il faisoit partie de la Collection de Condé dont il porte les armes sur les plats. Bien qu’il ait conservé les traces d’un fréquent usage et de quelques mutilations, il peut passer pour bien conservé. L’encre est intacte, il est d’une lecture facile pour ceux qui sont habitués à la langue du moyen âge, à l’écriture cursive et aux abréviations usitées à cette époque. La reliure en veau racine est du siècle dernier ; on lit au dos : La connaissance de toutes choses. 1250. Rien n’in-