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Page:Les douze journées érotiques de Mayeux, 1830.djvu/31

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Chapitre 5.



Qu’on est heureux
Qu’on est joyeux
   Tranquille
  À Romainville
Ces bois charmans
   Pour les amans
Offrent mille agrémens !

(Chanson populaire)


Dans ce siècle de plaisirs et de raffinemens je m’étonne qu’un spéculateur (j’ignore si l’on dit spéculatrice, car l’académie, qui a commencé un Dictionnaire est depuis 50 ans sur le Q) n’ouvre pas un Jardin-Bordel où les amateurs iraient foutre en plein air, et faire sans craindre Messiers et gardes-champêtres, la feuille à l’envers à leurs belles ; un lit, un canapé, un divan, une chaise, n’éveillent pas l’imagination comme un gazon, de l’air, des eaux, de l’ombrage, et tout le monde ne peut avoir maison de campagne.

Mr. Mayeux avait résolu d’aller jusqu’à Romainville examiner ces fortifications qui doivent défendre Paris, et nos femmes d’une 3e invasion, lorsqu’auprès du Tourne-bride, une jeune fille attire ses regards. En une seconde Mayeux lui a fait son compliment et s’informe si elle est Diane, Calypso, &a. Il plait, on sourit, on répond qu’on attend l’ami du cœur, Élève en droit ; Mayeux répond que les Écoles sont révoltées pour 71e fois, il propose un dîner qu’on accepte mais avant on entre dans le bois et Mayeux tendu comme une arbalête et le vit dans l’azile de la volupté laisse échapper ce cri de bonheur : « Tonnerre de D…! Jouit-on à la Campagne…!!