Page:Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, 1933.djvu/114

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L’homme de l’art arrive ; au premier examen
Il voit que s’en est fait, qu’on n’a plus de ressource ;
Il dit à notre amant : — « Attendez à demain,
Mais en médicaments, n’usez plus votre bourse. »
L’arrêt est prononcé : « Avant de nous quitter,
Prouve-moi ton amour, ô ma chère maîtresse. »
Lise entr’ouvrit les yeux désirant accepter,
Et cela voulait dire hâte-toi, le temps presse ;
De suite à son côté Jean s’étend sur le lit,
Sa vigueur grandit en ce moment suprême,
Et pour ce résultat un seul instant suffit ;
Ça n’est pas étonnant après un long carême.
Il enlace le corps, naguère si charmant,
Et l’embrasse partout, lui fait mille caresses
Et de son doigt actif il branle doucement,
Et puis avec son dard il chatouille les fesses ;
Ah ! quel enchantement, c’est bien ce qu’elle veut,
Il l’enfile à la fin. Lise en paraît saisie.
Jean la sent tressaillir à l’approche du nœud.
— « Merci, merci, mon Dieu, c’est un signe de vie. »
Ce remède nouveau fut si bien appliqué
Que, la nature aidant, il sauva la malade,
Ce fait parut à tous, étrange, inexpliqué ;
Un des voisins de Jean, un ancien camarade,
Se promit bien un jour d’en avoir le fin mot,
En homme très adroit, d’abord il interroge
Son ami guérisseur sur la chère santé
De cette aimable Lise, et il en fait l’éloge :
— « C’est un ange, dit-il, mais un ange alité. »
— « Oh ! que non, lui fit Jean, ma maîtresse est guérie,
Elle a quitté le lit depuis deux ou trois jours. »
— « Mais comment as-tu fait ? réponds-moi, je t’en prie.


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