Page:Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, 1933.djvu/125

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Aigle, baleine, dromadaire,
Insecte, animal, homme, tout,
Dans les cieux, sous l’eau, sur la terre,
Tout nous annonce que l’on fout :
Le foutre tombe comme grêle ;
Raisonnable ou non, tout s’en mêle :
Le con met tous les vits en rut ;
Le con du bonheur est la voie,
Dans le con gît toute la joie,
Mais hors le con point de salut.

Quoique plus gueux qu’un rat d’église,
Pourvu que mes couillons soient chauds
Et que le poil de mon cul frise,
Je me fous du reste en repos.
Grands de la terre, l’on se trompe
Si l’on croit que de votre pompe
Jamais je puisse être jaloux :
Faites grand bruit, vivez au large ;
Quand j’enconne et que je décharge,
Ai-je moins de plaisir que vous ?

Redouble donc tes infortunes,
Sort, foutu sort plein de rigueur ;
Ce n’est qu’à des âmes communes
Que tu pourrais foutre malheur ;
Mais la mienne, que rien n’alarme,
Plus ferme que le vit d’un carme,
Rit des maux présents et passés.
Qu’on me méprise et me déteste,
Que m’importe ? mon vit me reste :
Je bande, je fous… c’est assez.


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