Page:Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, 1933.djvu/135

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Loin de respecter la parure,
Quand sur toi s’échappe mon rat
Minet le met dans sa fourrure ;
Qu’il est joli, ton petit chat !

Hier, pour te trouver en cachette,
Vers toi le désir m’entraînait ;
En folâtrant sur ta couchette
Je découvris monsieur Minet.
Pendant que sur sa bouche de rose
J’allais charmer mon odorat,
Raton faisait bien autre chose,
Il amusait ton petit chat.

Des friandises qu’on lui donne
Il se contente rarement ;
Il faut bien que je lui pardonne,
Raton le trouve si charmant.
De lui donner sa nourriture
Il se croit souvent en état ;
Mais c’est en vain, car la nature
Fit trop gourmand ton petit chat.

Si Raton se met en colère,
Aisément on le voit rougir,
Minet s’avance et veut lui plaire,
Mais Raton sur lui veut agir.
L’action devient rigoureuse ;
Ah ! Rose, pendant ce combat,
Combien tu me parais heureuse,
S’il fait pleurer ton petit chat.


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