Page:Les guerres de la Vendée et de la Bretagne, 1790-1832.djvu/31

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sécutions religieuses redoublaient et les paysans paraissaient impassibles. La république crut que la Vendée avait peur : elle se préparait seulement à combattre.

En Bretagne et dans le Maine, la situation était à peu près la même. Alain Nédelec, juge de paix de Fouesnant, avait payé de sa tête le soulèvement de ses justiciables ; Charles Elliot et René Malœuvre, convaincus de tentatives d’embauchage dans les garnisons de Rennes et de Lorient, étaient morts sur l’échafaud ; le passage, souvent ensanglanté, de quelques colonnes républicaines, avait comprimé l’agitation qui régnait dans certaines paroisses ; on n’entendait plus parler des faibles bandes d’insurgés qui s’étaient montrées dans les environs de Laval. Enfin La Rouërie, dont la vaste conjuration enveloppait toute la Bretagne et s’étendait dans le Maine, l’Anjou et le Poitou, La Rouërie venait de mourir, trahi, désespéré, mais encore redoutable ; ses principaux complices étaient prisonniers, et la Convention, en parcourant les papiers de cet habile conspirateur, s’étonnait des dangers qu’elle avait courus.