Page:Les illégalités et les crimes du Congo, 1905.djvu/54

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Je termine… Quand je considère le gouvernement actuel, que je vois à sa Lète les hommes qui, depuis vingt ans nous ont lancés dans toutes les équipées coloniales, les hommes qui savent aussi bien que moi tout ce que j’ai dit ce soir, qui savent qu’il n’y a peut-être pas une gloire coloniale française qui ne soit souillée de sang, je me demande pourquoi tous ces hommes se taisent volontairement ? Pourquoi ?… Question financière ! Oh ! je ne dis pas qu’ils touchent ; je dis simplement qu’ils sont englobés dans cet immense réseau, dans ce filet d’argent et d’entreprises coloniales, tendu de Londres à Berlin, de Bruxelles à Paris et qui paralysera tous nos efforts actuels. Vous le verrez. J’ai entendu de mes propres oreilles un homme, occupant une situation très élevée auprès d’un gouverneur général d’une Colonie française, dire un jour, un an peut-être avant que la question Marocaine fût entrée dans sa phase aigüe : « Tout est prêt pour occuper le territoire de X… il ne reste plus qu’à forcer la main au gouvernement… » (Mouvements divers).

Quand on a entendu ces choses-là, on se rend compte qu’il n’y a rien à faire contre cette immense association esclavagiste et cosmopolite, sorte de bande noire qui enserre l’armée et l’administration coloniales et se rit de nos mouvements humanitaires. Longtemps encore elle sera puissante, mais elle aura son jour aussi et crèvera sous la poussée irrésistible, sous l’effort émancipateur de toute la démocratie socialiste française ! (Vifs applaudissements).

M. Frédéric Passy. — Après avoir entendu l’orateur que vous venez d’applaudir, je me permettrai de dire qu’il ne faut jamais affirmer que l’on ne réussira en rien. Je dis qu’il faut travailler comme si l’on avait toujours la certitude de réussir (Approbation).



DISCOURS DE M. PIERRE QUILLARD


Monsieur le Président,

Je dis, Monsieur le Président, parce que je n’ose pas m’adresser tout de suite à l’ensemble de cette