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les wolofs.

« Malgré tous les avantages de position attachés à cette classe d’individus, on trouve cependant des nègres qui considèrent comme une insulte grave d’être appelés griots ; cela est d’autant plus remarquable que les sentiments élevés sont rares chez eux, et qu’ils n’attachent leur mépris ou leur dédain chez certaines professions exigeant un travail de détail[1]. »

Le Wolof aime passionnément les exercices à feu, les courses à cheval et surtout la danse. Pour la danse et par la danse il oublie toutes choses[2]. Il se contorsionne, il marque la mesure en battant des mains, et cela durant des nuits entières. Cet art primitif est cultivé chez tous les nègres ; nous aurons occasion d’y revenir.

En fait de cérémonies et de fêtes, quelques mots au moins des funérailles.

Pruneau de Pommegorge en parle ainsi dans sa Description de la Nigritie : « Lorsqu’un homme ou une femme meurt, on cherche d’abord ceux destinés à faire les pleurs. Ce sont des femmes louées qui, le plus souvent, ne connaissent pas le défunt. Celles qui dans cet emploi marquent, par leurs cris et leurs lamentations, le plus de douleur, sont les mieux, elles sont à la tête du convoi et de la famille : lorsque le défunt est conduit pour être mis en terre, la cérémonie achevée, ces femmes reviennent en faisant des hurlements à la porte de la case, et en présence de la femme qui vient de= perdre son mari. Elles n’interrompent leurs pleurs et leurs cris que pour faire l’éloge du défunt et celui de la veuve ; après quoi elles entrent dans la case recevoir les compliments de la famille et des assistants, de ce qu’elles

  1. Voyage dans l’Afrique occidentale, p. 15. Paris, 1846.
  2. Mollien, op. cit., t. I, p. 165.