Page:Les nègres de l'Afrique sus-équatoriale Senégambie, Guinée, Soudan, Haut-Nil.pdf/58

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LES NEGRES.

encore, soit en quatrième rang, on rencontre le territoire fort étendu des Mandingues.

Les Baniouns contrastent singulièrement, nous l'avons vu, avec leurs voisins d'occident, les Féloups. Ils ont à l'orient,avec les Balantes, des voisins non moins dissemblables. Labat, d'après André Brüe, représente les Balantes comme un peuple d'humeur brave, mais fort méchant, adonné au vol, grand ennemi des blancs, et n'aimant point que l'on mette le pied sur son territoire. En fait, cette population, qui habite le haut Ghéba et refoule les Baniouns, après avoir traversé le Rio Cachéo', est éminemment disposée au brigandage et à la vie de rapines ³. Vallon représente les Balantes comme des voleurs de premier ordre, ayant une haute idée du larcin, lorsque le larcin a pour victimes des étrangers. Ils ont atteint la rive gauche de la Cazamance et ne traversent ce fleuve que pour dévaliser les cultivateurs établis sur la rive droite et dont ils sont fort redoutés. « Après avoir reconnu les endroits qu'ils veulent attaquer et ramassé, chemin faisant, les gens isolés qu'ils font captifs, ils se réunissent un ou plusieurs villages, selon le plus ou moins de résistance ou de butin qu'ils supposent devoir rencontrer. Puis ils choisissent comme chef de l'expédition le plus renommé pour sa bravoure et son adresse, ou bien celui qui a fait la reconnaissance. Ce choix, tout honorifique, est plutôt imposé que recherché, car le chef n'a de butin que celui qu'il prend, et, s'il ne réussit pas, il est vendu comme esclave au profit de ceux qui l'ont accompagné¹. »

Ce sont, d'ailleurs, d'adroits chasseurs, aimant très peu la vie agricole. Ils ont d'assez bonnes pirogues. Leur commerce

1. Labat, Nouvelle Relation de l'Afrique occidentale, t. V, p. 188. 2. Vallon, Revue maritime et coloniale, t. VI, p. 460. 3. Marche, Trois Voyages dans l'Afrique occidentale, 2e édition, p. 70. Paris, 1882, 4. Hecquard, op. cit., p. 115.