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Page:Les oeuvres de la pensee francaise Volume II.djvu/7

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v. — Le xviiie siècle


La littérature vers 1700

L’école classique, après quelques tâtonnements, avait produit des chef-d’œuvre. Après Racine, Molière, La Rochefoucauld, il parut difficile de sonder encore le cœur humain. L’analyse des sentiments n’avait-elle pas donné, et au delà, tout ce qu’on en pouvait attendre ? On cherche une matière nouvelle. La science, qui, grâce à la méthode de Descartes, a pris, pendant la seconde moitié du xviie siècle, un immense développement, — va la fournir. Les découvertes de Newton ont fait connaître aux hommes l’infini du temps et de l’espace, la fragilité et la brièveté des mondes. L’homme ne peut plus se croire le roi de l’Univers. Il va s’intéresser aux choses et aux bêtes. Il va surtout s’habituer à considérer l’homme dans ses rapports sociaux, et non plus seulement dans son intimité psychologique. La décadence de la monarchie absolue l’incitant à rechercher un meilleur mode de gouvernement, il s’occupera de politique.

Le passé a montré ses tares. Il faut repenser et refaire. Tout naturellement les esprits se dégagent du respect de la tradition. Les hommes nouveaux s’attaquent à la religion qui a, de tout son pouvoir, entravé le