Page:Les régiments d'infanterie de Compiègne.djvu/154

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Dès le 1er novembre, ces buts étaient en partie atteints, l’ennemi se repliait sans offrir de résistance notable, sauf autour de Gand et, le 4 novembre, le front du groupe d’armée des Flandres, partant de la frontière Hollandaise, était jalonné par le Canal de Gand, les abords ouest de la ville et le cours de l’Escaut déjà même franchi en quelques points.
… Depuis le 31 octobre, des divisions alliées se pressaient vers la Lorraine, où le Général de Castelnau hâtait les préparatifs des armées destinées a l’offensive décisive qui devait se déclancher le 14 novembre :
La 8e armée (Gérard) de Baccarat à Lunéville ;
La 10e armée (Mangin), de Lunéville à Nancy.
Offensive qu’appuierait encore en direction de Longwy la 2e armée américaine (Bullard), à l’ouest de la Moselle.
Et tandis qu’ainsi, à l’est, 30 divisions se préparaient à marcher vers Mayence, sur tout le reste du front, 12 armées alliées allaient s’élancer le 5 novembre, pour la grande marche à la victoire. Car l’aube du 5 novembre fut bien celle d’un réel triomphe, l’ennemi, dont toutes les positions ont été entamées ou brisées par nos assauts des derniers jours, a dû se décider au repli général sur la ligne Mézières-Namur-Bruxelles et, depuis la Meuse, jusqu’au coude de l’Escaut à Condé, 7 armées allemandes reculent à grands pas.
Les armées alliées se lancent aussitôt à leur poursuite sans rencontrer de résistance sérieuse.
… Le 8, le repli commence aussi à se généraliser au nord devant les armées du groupe des Flandres qui franchissent l’Escaut.

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Le 6 novembre, un radio allemand apprenait au monde que des parlementaires avaient quitté Berlin pour le front occidental. Le 7, vers 20 heures, ceux-ci s’étant présentés à Haudroye (2 kilomètres au nord-est de la Capelle) aux avant postes du 31e corps de la 1re armée, furent reçus, le 8 à 9 heure en gare de Rethondes (8 kilomètres est de Compiègne) par le Maréchal commandant en chef qui leur dicta aussitôt les termes de la capitulation imposée à l’Allemagne, et leur laissa soixante-douze heures, soit jusqu’au 11 novembre, 11 heures, pour apporter la réponse de leur gouvernement.

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Et tandis que les pourparlers allaient suivre leurs cours, le Maréchal Foch, entendant dans un suprême effort briser la résistance de l’ennemi, talonnait encore ses armées par ce télégramme lancé à 11 h. 30 : « L’ennemi, désorganisé par nos attaques, cède sur tout le front. Il importe d’entretenir et de précipiter nos actions ; je fais appel à l’énergie et à l’initiative des commandants en chef et de leurs armées pour rendre décisifs les résultats obtenus. »

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Le 10, le groupe des Flandres atteint Ath et a largement dépassé l’Escaut, et le Roi des Belges se prépare à faire dans Gand, le lendemain, à l’aube, son entrée triomphale.

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Le 11 novembre, à 5 heures du matin, tandis que le canon tonnait de la mer aux Vosges et que, déjà, bien avant l’aube, les Alliés avaient continué la poursuite implacable, les parlementaires ennemis signaient la capitulation qu’on leur avait dictée.
À 11 heures, les hostilités cessaient sur l’ensemble du front, et un ordre du Maréchal commandant en chef arrêtait les troupes sur la ligne atteinte.

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Et le 12 novembre, le Maréchal commandant en chef saluait en ces termes ses troupes victorieuses :